Rien de tel qu’une foire de photovoltaïque pour sentir l’ambiance du moment. Et le Salon des Énergies Renouvelables qui vient de s’achever à Paris n’a pas dérogé pas à cette règle. Affluence record, présence des politiques, soutien financier de grands groupes bancaires : s’il est une leçon à retenir de ce salon, c’est qu’on ne badine plus avec l’Environnement. Finie l’époque pas si lointaine où l’on vous dévisageait avec un sourire en coin et un brin de suffisance lorsque vous évoquiez le remplacement du pétrole par des énergies plus durables. La hausse des cours du baril et le réchauffement climatique sont passés par là…
A l’instar du Salon de l’Agriculture on l’on élit chaque année la plus belle Marguerite, nous avons voulu savoir quelle énergie tenait cette année le haut du pavé. Nous avons donc glisser notre grande oreille de stand en stand et tenté de percer le cœur des visiteurs et curieux.
Photovoltaïque ou éolien
Sans conteste aucun, le solaire photovoltaïque a ravi cette année la vedette aux éoliennes qui étaient pourtant « number one » au hit-parade depuis au moins une décennie. Il faut dire que les terrains propices à l’implantation de ces grandes machines se font plutôt rares, que les prix des matériels sont en forte augmentation et que les nouvelles incitations tarifaires (principalement l’offshore) ne devraient finalement intéresser que quelques groupes pétroliers capables de mener des projets d’envergure aussi importante.
Du coup, les particuliers, auxquels la forte hausse des tarifs de rachat de l’électricité solaire photovoltaïque n’a pas échappé, se sont littéralement rués sur tous les stands qui avaient de près ou de loin un rapport avec cette énergie.
La ruée vers les panneaux photovoltaïque
Du côté des distributeurs, on ne savait plus où donner de la tête. Certains, en rupture de documentation, refusaient même en fin de salon, de donner leurs prospectus aux particuliers, réservant leurs précieuses cartes de visite aux professionnels. D’autres nous ont d’ores et déjà prédit une pénurie rapide de panneaux solaires si les demandes de renseignements se transforment effectivement en bons de commande. Même bousculade chez les banquiers où le tout-France-Verte s’est précipité pour financer son projet de toit solaire juste concocté avec le distributeur du stand voisin.
Mais attention, les écologistes de la dernière heure pourraient vite déchanter. Nombreux sont ceux qui comptent changer quelques tôles de leur dépôt ou de leur hangar pour les remplacer par des panneaux solaires soi-disant intégrés au bâti afin de bénéficier du tarif de rachat le plus attractif.
Vérifier les conditions avant de s’engager
Les DIDEME, dont l’éligibilité au tarif à 58 centimes d’euros par kilowatt heure avant 2011, veillent au bon grain et ne manquent pas d’en séparer l’ivraie depuis des années. En 2021, lese projets se voient appliquer des tarifs moins intéressants à 15,21 centimes d’euros par kilowatt heure, ce qui est insuffisant pour atteindre la rentabilité.
A trop vouloir profiter du soleil, on finit par attraper de douloureuses rougeurs… Et l’écran total que devrait constituer la « jurisprudence » qui se mettra en place au fil de l’eau n’est malheureusement pas encore disponible. Soyez donc modérés et créatifs dans vos projets.
Dans tous les cas, les prix de rachats étant réévalués chaque trimestre à la baisse et les prix de l’électricité revu chaque mois à la hausse, il est beaucoup plus intéressant aujourd’hui de s’orienter vers une installation d’auto-consommation énergétique avec vente de surplus à EDF plutôt qu’avec l’objectif de revente total d’électricité à EDF.